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Ah les Buzzcocks !!! Un des meilleurs groupes ayant sévi à la fin des 70s lors de l'explosion du punk à la face du monde musical ! Ils sont encore actifs, et leurs concerts sont toujours un grand moment : c'est quand même excellent de voir des teenagers pogoter devant un groupe de cinquantenaires bedonnants avec cheveux gris coupés en brosse et guitares tranchantes ...

Le groupe est né en 1975 à Bolton dans la banlieue de Manchester, le jour où Pete Shelley (de son vrai nom Peter McNeish) a répondu à l'annonce de recherche de musiciens laissée par Howard Devoto (un pseudo également, il s'appelle en fait Howard Trafford : il doit trouver que son nom ressemble trop à "Old Trafford", le stade de l'équipe de foot de Manchester United ...).
Les deux compères recrutent vite un bassiste et un batteur, et commencent à donner des concerts début 76 dans la région mancunienne. Et la chance leur sourit assez vite puisqu'ils réussissent à convaincre les Sex Pistols (qu'ils ont été voir jouer à Londres en février 76) de monter au mois de juin à Manchester donner un concert auquel les Buzzcocks participeront également ... ou pas : en bons losers de la musique, les seconds couteaux Garth Davies & Mick Singleton ont en effet préféré quitter le groupe peu avant ce concert.
Qu'à cela ne tienne pour nos winners Pete & Howard ! Ils trouvent illico-presto une nouvelle section rythmique : Steve Diggle à la basse & John Maher à la batterie. Les deux nouveaux apprennent rapidement les morceaux, et un mois après, ils sont "ready" pour la rencontre historique (toujours à Manchester) entre LE groupe punk de la capitale et LE groupe punk de la province.
Les deux compères recrutent vite un bassiste et un batteur, et commencent à donner des concerts début 76 dans la région mancunienne. Et la chance leur sourit assez vite puisqu'ils réussissent à convaincre les Sex Pistols (qu'ils ont été voir jouer à Londres en février 76) de monter au mois de juin à Manchester donner un concert auquel les Buzzcocks participeront également ... ou pas : en bons losers de la musique, les seconds couteaux Garth Davies & Mick Singleton ont en effet préféré quitter le groupe peu avant ce concert.
Qu'à cela ne tienne pour nos winners Pete & Howard ! Ils trouvent illico-presto une nouvelle section rythmique : Steve Diggle à la basse & John Maher à la batterie. Les deux nouveaux apprennent rapidement les morceaux, et un mois après, ils sont "ready" pour la rencontre historique (toujours à Manchester) entre LE groupe punk de la capitale et LE groupe punk de la province.
LA BONUS-ANECDOTE

Parmi les spectateurs du concert mancunien de juillet 76 où les Sex Pistols et les Buzzcocks ont joué, il y avait notamment Ian Curtis, Bernard Sumner, Peter Hook et Stephen Morris, les 4 membres du futur groupe Joy Division.
Comme on peut le voir dans le mythique film "Control" d'Anton Corbijn (le talentueux photographe et réalisateur de clips, notamment pour le compte de Depeche Mode et U2), c'est même ce concert qui a poussé Ian Curtis à se proposer en tant que chanteur auprès des 3 autres musiciens.
Comme on peut le voir dans le mythique film "Control" d'Anton Corbijn (le talentueux photographe et réalisateur de clips, notamment pour le compte de Depeche Mode et U2), c'est même ce concert qui a poussé Ian Curtis à se proposer en tant que chanteur auprès des 3 autres musiciens.
Ils seront également présents les 20 et 21 septembre pour le premier événement d'importance du mouvement punk en Grande-Bretagne : le festival "Punk Special", organisé au "100 Club" de Londres : sur deux journées s'y sont succédés 8 groupes dont aucun n'avait à l'époque signé de contrat avec une maison de disques, avec notamment Sex Pistols, The Clash, The Damned, Siouxsie & the Banshees et Buzzcocks. Il y avait également le groupe français Stinky Toys, avec la chanteuse Elli Medeiros (on était loin de "Toi mon toit" ...).

La fin de l'année 1976 verra le groupe enregistrer et sortir sur son propre label un EP 4 titres : "Spiral Scratch", qui a bien marché et a même marqué son temps puisqu'il a montré qu'un groupe pouvait sortir un disque et le vendre sans être signé sur un label : les 1000 exemplaires du premier pressage vendus, ils en ont re-commandé 16000 pour faire face à la demande.
C'est malgré tout le moment qu'a choisi Howard Devoto pour quitter les Buzzcocks : il voulait s'orienter vers une musique plus expérimentale, moins punk. Il va monter très rapidement l'excellent groupe Magazine, qui sortira 4 albums + 1 live entre 1978 et 1981.
C'est malgré tout le moment qu'a choisi Howard Devoto pour quitter les Buzzcocks : il voulait s'orienter vers une musique plus expérimentale, moins punk. Il va monter très rapidement l'excellent groupe Magazine, qui sortira 4 albums + 1 live entre 1978 et 1981.
Du côté des Buzzcocks, Pete Shelley décide de s'occuper du chant en plus de la guitare, Steve Diggle passe de la basse à la deuxième guitare, et ils embauchent Steve Garvey pour tenir la "4 cordes" : la formation est maintenant stable pour se lancer sur les sentiers de la gloire !
Ils signent avec United Artists courant 77 et sortent leur premier single au mois d'octobre : "Orgasm Addict" (accro à l'orgasme, tout un programme ...) a bien évidemment été interdit d'antenne sur la BBC mais s'est malgré tout bien vendu ... |
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Et sur une durée d'un peu plus de trois ans, le groupe a sorti trois albums fantastiques ("Another music in a different kitchen", "Love bites" et "A different kind of tension"), et une quinzaine de singles, dont le plus connu a été "Ever fallen in love", qui a atteint la douzième place des charts UK.
Leur style se démarquait de la ligne punk classique : les tempos rapides et les guitares tranchantes étaient bien présents, mais avec des mélodies pops et des textes orientés sur les rapports humains. A contrario, la majorité des autres groupes punks exprimaient leur dégoût de la société dans laquelle ils vivaient, et qui n'avait aucune place pour eux. |
Cela donnait des titres comme "Anarchy in the UK" des Sex Pistols ou "I Fought the Law" des Clash.
On peut même dire que les Buzzcocks ont initié un nouveau genre musical : la Pop-Punk, auquel peuvent également être rattachés des groupes comme Generation X (dans lequel chantait Billy Idol, avant sa brillante carrière américaine des 80s), The Jam (avec leur excellent guitariste Paul Weller) ou les irlandais du nord des Undertones (dont le single "Teenage Kicks" a été déclaré "meilleur single de tous les temps" par John Peel, le célèbre DJ de la BBC). |
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En 1980, ils sortent trois singles inédits, mais ceux-ci ne se vendent pas bien : le punk est passé de mode.
C'est dans ce contexte que United Artists a été racheté par EMI, et malheureusement pour les Buzzcocks, les nouvelles têtes dirigeantes ne sont pas prêtes à miser un sou de plus sur eux, malgré l'argent déjà dépensé pour l'enregistrement des démos du quatrième album ... qui ne sortira donc pas : les Buzzcocks se séparent de fait début 81.
Les 4 compères vont monter de nouveaux groupes ou jouer en solo pendant une petite dizaine d'années, avant de se retrouver en 1989 pour une tournée mondiale. John Maher et Steve Garvey n'ont pas donné suite, mais une formation stable s'est mise en place autour des deux indéboulonnables guitaristes à partir de 1992 : ils ont sorti ensemble 5 albums entre 1993 et 2006, toujours dans le style Pop-Punk.
C'est dans ce contexte que United Artists a été racheté par EMI, et malheureusement pour les Buzzcocks, les nouvelles têtes dirigeantes ne sont pas prêtes à miser un sou de plus sur eux, malgré l'argent déjà dépensé pour l'enregistrement des démos du quatrième album ... qui ne sortira donc pas : les Buzzcocks se séparent de fait début 81.
Les 4 compères vont monter de nouveaux groupes ou jouer en solo pendant une petite dizaine d'années, avant de se retrouver en 1989 pour une tournée mondiale. John Maher et Steve Garvey n'ont pas donné suite, mais une formation stable s'est mise en place autour des deux indéboulonnables guitaristes à partir de 1992 : ils ont sorti ensemble 5 albums entre 1993 et 2006, toujours dans le style Pop-Punk.
"Trade Test Transmissions" en 1993 et "All set" en 1996 ne sont pas mal, mais on ne peut s'empêcher de remarquer que les mélodies ne sont pas aussi accrocheuses que par le passé. Les deux derniers en date ("Buzzcocks" de 2003 et "Flat-Pack Philosophy" de 2006) sont bien meilleurs et se rapprochent des 3 perles des 70s. Mais la palme revient à celui du milieu, "Modern".
Sorti en 1999, il comporte en effet de vraies prises de risque de la part du groupe, et celles-ci s'avèrent payantes. Comme son nom l'indique, ils ont modernisé leur son en utilisant des effets électroniques. Ceux-ci font un peu datés maintenant, mais cela ajoute au charme de l'album.
Quant aux mélodies, ce sont les plus réussies de leur deuxième partie de carrière. Franchement, cet album trop méconnu mérite d'être découvert, et ce malgré sa pochette toute pourrie !
Sinon depuis 2006, plus d'album, mais ils tournent régulièrement pour le plus grand bonheur des nostalgiques de la période punk, et de ceux qui les ont découvert après ...
Sorti en 1999, il comporte en effet de vraies prises de risque de la part du groupe, et celles-ci s'avèrent payantes. Comme son nom l'indique, ils ont modernisé leur son en utilisant des effets électroniques. Ceux-ci font un peu datés maintenant, mais cela ajoute au charme de l'album.
Quant aux mélodies, ce sont les plus réussies de leur deuxième partie de carrière. Franchement, cet album trop méconnu mérite d'être découvert, et ce malgré sa pochette toute pourrie !
Sinon depuis 2006, plus d'album, mais ils tournent régulièrement pour le plus grand bonheur des nostalgiques de la période punk, et de ceux qui les ont découvert après ...

Pour la petite histoire, leur nom est très connu en Grande-Bretagne, même pour ceux qui n'écoutent pas leur musique. Il est en effet utilisé dans le nom d'une émission télévisée très populaire diffusée par la BBC : "Never Mind the Buzzcocks". Cette dénomination est un jeu de mots entre le nom du groupe et celui de l'unique album des Sex Pistols : "Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols". L'émission, qui a démarré en 1996, consiste en un jeu sur le thème de la Pop-Music, et dont les participants sont des célébrités. Son succès est principalement dû à son humour particulièrement sarcastique, et ses provocations répétées envers le monde de l'industrie musicale.
Sinon pour la chanson "Lipstick", les fans des 70s l'ont découverte fin 1978 en face B de "Promises", le septième single du groupe. Et cette chanson se démarque particulièrement parmi toute l'œuvre des Buzzcocks.
En gros, Pete Shelley s'y adresse à son ex en lui demandant si elle ne le regrette pas. La construction est originale puisque les paroles des couplets sont répétées dans les refrains qui suivent, et il y a différents jeux de mots sympas, dont "When you kiss me, does the lipstick on your lips stick on my face ?".
Sinon pour la chanson "Lipstick", les fans des 70s l'ont découverte fin 1978 en face B de "Promises", le septième single du groupe. Et cette chanson se démarque particulièrement parmi toute l'œuvre des Buzzcocks.
En gros, Pete Shelley s'y adresse à son ex en lui demandant si elle ne le regrette pas. La construction est originale puisque les paroles des couplets sont répétées dans les refrains qui suivent, et il y a différents jeux de mots sympas, dont "When you kiss me, does the lipstick on your lips stick on my face ?".
Au niveau musique, elle colle parfaitement aux canons du genre : tempo très entraînant, trois couplets/refrains basé sur deux accords, un solo quasi-enfantin. Boum, crac, emballé, pesé : en moins de trois minutes, l'affaire est pliée. Mais quelle ligne montante à la guitare sur les refrains : on ne peut que craquer !
Howard Devoto avait d'ailleurs bien compris toute la force de cette ligne mélodique : il l'a recyclée dans le refrain de "Shot by Both Sides", le premier single qu'il a sorti avec Magazine début 78 ... dix mois avant le single "Promises" des Buzzcocks. |
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