|
|
Voilà le genre de chanson qui donne envie de saisir sa guitare sur le champ pour la jouer, ou de se chercher un prof pour apprendre à en jouer !
Comme beaucoup de morceaux d'origine lointaine et pas clairement définie du folklore américain, il est vraisemblablement né dans les champs de coton du Sud des Etats-Unis : son auteur est inconnu, la chanson est étiquetée comme étant un "Traditional", et c'est la personne ayant effectué les arrangements qui est créditée.
Comme beaucoup de morceaux d'origine lointaine et pas clairement définie du folklore américain, il est vraisemblablement né dans les champs de coton du Sud des Etats-Unis : son auteur est inconnu, la chanson est étiquetée comme étant un "Traditional", et c'est la personne ayant effectué les arrangements qui est créditée.

Sa première version connue date de 1925, et fut enregistrée par Ma Rainey. Cette chanteuse de blues fut une des premières à effectuer des enregistrements des chansons de son répertoire, et a par conséquent marqué l'histoire de la musique. Elle a hérité du surnom de "Mother of the Blues", et un timbre à son effigie a même été édité. Quand à sa version de "See See Rider", un "Grammy Hall of Fame Award" lui a été décerné en 2004.
Et la chanson a marqué les esprits puisqu'elle a été reprise un nombre incalculable de fois, et notamment par un grand nombre de pointures : Elvis Presley (il ouvrait ses shows avec cette chanson dans les 70s), Jerry Lee Lewis, Ray Charles, Chuck Berry, The Who, The Everly Brothers, The Grateful Dead, Bruce Springsteen, ...
Et la chanson a marqué les esprits puisqu'elle a été reprise un nombre incalculable de fois, et notamment par un grand nombre de pointures : Elvis Presley (il ouvrait ses shows avec cette chanson dans les 70s), Jerry Lee Lewis, Ray Charles, Chuck Berry, The Who, The Everly Brothers, The Grateful Dead, Bruce Springsteen, ...
Elle parle d'un amoureux déçu par celle qui l'a quitté, et qui pleure son dépit : "Oh see, See-See Rider / Girl, see what you've done / You've gone away and left me / And now the blues has come" : "Regarde, See-See Rider / Regarde donc ce que tu as fait / Tu es partie, tu m'as quitté / Et maintenant j'ai le blues !". Le surnom de See-See Rider est assez imagé : on regarde celle qu'on aime partir au loin. Et il se rapproche beaucoup de l'expression "Easy Rider", qui souligne le côté facile de cette femme qui ne peut se fixer avec un homme et passe d'un à un autre, puis à un autre, puis ...
Concernant la partie musicale, il s'agit d'un blues on ne peut plus classique sur 12 mesures, avec progression d'accords Do/Fa/Sol. Mais les arrangements mis en place par les Animals ont complètement transfiguré la chanson. Le splendide riff à la guitare rythmique est magnifié par l'accompagnement à l'orgue et la basse mixée très en avant. Les petits triolets à l'orgue sur l'intro, avant/après le solo et sur le finish sont excellents, et il y a un super break sur les 6 premières mesures du troisième couplet (voix / riff / caisse claire), qui amène le solo une fois le couplet terminé : une construction on ne peut plus classique, mais qu'est-ce que c'est bon !
Concernant la partie musicale, il s'agit d'un blues on ne peut plus classique sur 12 mesures, avec progression d'accords Do/Fa/Sol. Mais les arrangements mis en place par les Animals ont complètement transfiguré la chanson. Le splendide riff à la guitare rythmique est magnifié par l'accompagnement à l'orgue et la basse mixée très en avant. Les petits triolets à l'orgue sur l'intro, avant/après le solo et sur le finish sont excellents, et il y a un super break sur les 6 premières mesures du troisième couplet (voix / riff / caisse claire), qui amène le solo une fois le couplet terminé : une construction on ne peut plus classique, mais qu'est-ce que c'est bon !

Enfin, il y a le chant puissant et les cris d'Eric Burdon qui ajoutent au côté énergique, voire "sauvage" de la chanson. En presque 50 ans, les références ont bien évidemment radicalement changé en matière d'enregistrements musicaux. Mais en 1966, peu de groupes sonnaient comme les Animals, et le terme de "sauvagerie" n'est pas inapproprié ...
Les dieux de l'époque (les Beatles) avaient un son très propre, et leurs grands concurrents les Stones à peine moins. Et si on écoute les chansons qui marchaient bien à l'époque (comme "Monday Monday" des Mamas & Papas, "Sunny Afternoon" des Kinks ou "Strangers in the Night" de Frank Sinatra), elles avaient beau être excellentes, on ne peut pas dire que la plupart d'entre elles grattaient fort les tympans ... Pour durcir le son, il y avait des groupes comme les Who, les Sonics ou les Animals.
"See See Rider" a enfin la particularité d'être le dernier single du groupe avant sa séparation en septembre 1966, même s'il est sorti sous le nom de la nouvelle formation qu'Eric Burdon était en train de monter : "Eric Burdon & the Animals".
Les dieux de l'époque (les Beatles) avaient un son très propre, et leurs grands concurrents les Stones à peine moins. Et si on écoute les chansons qui marchaient bien à l'époque (comme "Monday Monday" des Mamas & Papas, "Sunny Afternoon" des Kinks ou "Strangers in the Night" de Frank Sinatra), elles avaient beau être excellentes, on ne peut pas dire que la plupart d'entre elles grattaient fort les tympans ... Pour durcir le son, il y avait des groupes comme les Who, les Sonics ou les Animals.
"See See Rider" a enfin la particularité d'être le dernier single du groupe avant sa séparation en septembre 1966, même s'il est sorti sous le nom de la nouvelle formation qu'Eric Burdon était en train de monter : "Eric Burdon & the Animals".

Le groupe originel "The Animals" s'est formé au début des 60s à Newcastle, la grande cité industrielle du Nord-Est de l'Angleterre. Articulé autour du chanteur Eric Burdon, du claviériste Alan Price et du batteur John Steel (les trois jouaient régulièrement ensemble depuis 1959), il a pris sa forme définitive pour aborder le succès avec les arrivées du bassiste Chas Chandler en 1962 et du guitariste Hilton Valentine en 1963. Le nom du groupe a quand à lui été adopté mi-63, suite à une suggestion d'un proche qui avait bien remarqué le côté "wild" du groupe sur scène.
Ils ont rapidement quitté le Nord-Est de l'Angleterre pour rejoindre Londres, où ils ont signé un contrat avec la filiale Columbia d'EMI. Et le succès n'a pas mis longtemps à se manifester : leur deuxième single sorti mi-64 a en effet réalisé l'exploit d'atteindre la première place des ventes en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ainsi que dans divers autres pays. C'était amplement mérité car leur version du classique folk "House of the Rising Sun" est tout simplement une pure merveille !
Ils ont rapidement quitté le Nord-Est de l'Angleterre pour rejoindre Londres, où ils ont signé un contrat avec la filiale Columbia d'EMI. Et le succès n'a pas mis longtemps à se manifester : leur deuxième single sorti mi-64 a en effet réalisé l'exploit d'atteindre la première place des ventes en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ainsi que dans divers autres pays. C'était amplement mérité car leur version du classique folk "House of the Rising Sun" est tout simplement une pure merveille !
Et c'est grâce à ce carton survenu 8 mois après que l'Amérique ait découvert les Beatles que les Animals ont pu embarquer sur le train de ce phénomène musical majeur qu'a été la "British Invasion" : cela leur a permis de connaître un immense succès aux Etats-Unis durant les deux années suivantes, ainsi que dans leur propre pays.
Mais des problèmes d'entente entre Eric Burdon et le reste du groupe sont très vite apparus. Le leader avait en effet un comportement agressif du fait de sa consommation massive d'alcool et de drogues : cela passait évidemment mal auprès des autres qui étaient sobres ... |
|
|
Résultat : dès le milieu de l'année 1965, Alan Price quitte le groupe. En plus des problèmes relationnels avec son chanteur, il avait la phobie de l'avion : plutôt gênant quand on doit sillonner le territoire US pour y asseoir sa popularité ... Ce départ fut un coup dur car même s'il fut remplacé par Dave Rowberry, sa personnalité dans son jeu à l'orgue apportait indéniablement, et il était un des plus anciens membres du groupe.
Il continuera à avoir du succès avec "The Alan Price Set", notamment avec une reprise à pleurer du classique "I Put A Spell On You" de Screamin' Jay Hawkins. |
Son départ a en tout cas précipité la fin de la première mouture des Animals : de fréquents changements de musiciens se sont enchaînés, les concerts sont devenus de moins en moins réguliers ... et moins d'un an après, le groupe était mort !
Eric Burdon en recréera rapidement un nouveau sous l'appellation "Eric Burdon & the Animals". Celui-ci n'aura rien à voir avec la première mouture : le groupe s'est installé en Californie, et a sévi durant deux ans en surfant sur la vague psychédélique, avec un certain succès. A noter que durant les derniers mois de son existence, un certain Andy Summers y a tenu la guitare : il connaîtra sa réelle heure de gloire 10 ans plus tard au sein du groupe Police ...
Eric Burdon en recréera rapidement un nouveau sous l'appellation "Eric Burdon & the Animals". Celui-ci n'aura rien à voir avec la première mouture : le groupe s'est installé en Californie, et a sévi durant deux ans en surfant sur la vague psychédélique, avec un certain succès. A noter que durant les derniers mois de son existence, un certain Andy Summers y a tenu la guitare : il connaîtra sa réelle heure de gloire 10 ans plus tard au sein du groupe Police ...
LA BONUS-ANECDOTE

C'était "tendance" dans les 50s et au début des 60s de sortir des disques sous le nom du chanteur accompagné de son groupe : Cliff Richard & the Shadows, Gerry & the Pacemakers, B. Bumble & the Stingers, Johnny Kidd & the Pirates, ... Eric Burdon & the Animals ...
Le plus recherché de ces disques est probablement "My Bonnie" de Tony Sheridan & the Beat Brothers ... qui n'étaient autres que les Beatles ! Les 5 musiciens se sont rencontrés et ont souvent joué ensemble à Hambourg au début des années 60, alors que les Beatles n'étaient pas encore connus et apprenaient le métier sur le tas dans les clubs du quartier chaud de la ville portuaire allemande.
Le plus recherché de ces disques est probablement "My Bonnie" de Tony Sheridan & the Beat Brothers ... qui n'étaient autres que les Beatles ! Les 5 musiciens se sont rencontrés et ont souvent joué ensemble à Hambourg au début des années 60, alors que les Beatles n'étaient pas encore connus et apprenaient le métier sur le tas dans les clubs du quartier chaud de la ville portuaire allemande.

Le line-up originel se réunira à deux occasions (en 77 et 83) pour l'enregistrement d'un album et la promotion de celui-ci par une tournée. En 1977, "Before we were so rudely interrupted" a reçu une bonne critique mais n'a évidemment pas bien marché puisque sorti en pleine période Punk/Disco. Et six ans plus tard, "Ark" n'a pas fait mieux au milieu de la déferlante New Romantics ...
Depuis, différentes formations comprenant au moins un des membres des deux incarnations des 60s tourneront régulièrement ...

Côté héritage, même s'ils n'ont laissé aucune composition marquante (leur répertoire était quasi-intégralement constitué de reprises), il est indéniable que les Animals ont marqué leur époque avec les magnifiques reprises qu'ils interprétaient avec une énergie qui a fortement influencé les musiciens rocks des 60s. Alors qu'ils se séparaient, la relève était assurée : c'est ce moment qu'ont choisi Jimi Hendrix Experience (managé par Chas Chandler) et Cream (le super-groupe d'Eric Clapton, Jack Bruce et Ginger Baker) pour faire parler d'eux. La mode des "power-trios" était lancée, mais ça, c'est une autre histoire ...